Les actions boursières se divisent en diverses catégories. L’une d’entre elles, les actions privilégiées, caractérisées par leurs dividendes élevés, ont été malmenées ces dernières années parce qu’elles sont sensibles aux taux d’intérêt.

Comme elles procurent un dividende élevé, prévisible et souvent perpétuel, les actions privilégiées sont convoitées par les investisseurs qui désirent un revenu supérieur et régulier. Mais cotées en bourse, elles peuvent perdre de la valeur lorsque les taux d’intérêt augmentent. À l’opposé, elles tendent à s’apprécier lorsque les taux diminuent.

Le courtier en ligne Desjardins les considère d’ailleurs comme «des instruments intermédiaires entre les obligations et les actions ordinaires».

Selon le site canadianpreferredshares.ca, qui dresse un inventaire des actions privilégiées canadiennes, c’est l’action de Bombardier (BBD.PR.C) de série 4, qui offrait ces derniers jours le rendement le plus élevé des titres à taux perpétuel.

Le dividende annuel de BBD.PR.C, qui est de 1,5625$ l’action, vaut 6,25% quand le cours de l’action est à 25$ (son prix d’émission, en 2002). Ces derniers jours, le cours tournait plutôt autour de 18,20$. À ce prix, le taux du dividende était de 8,58%.

L’action BBD.PR.C s’avère un exemple des plus intéressants, puisqu’elle est à la fois «cumulative», «rachetable» et «convertible».

En premier lieu, «cumulative» signifie que les dividendes non remis aux dates convenues doivent obligatoirement être versés à une date ultérieure.

Le terme «rachetable», quant à lui, signifie que la compagnie émettrice peut désormais racheter l’action à son prix d’émission (25$).

Enfin, «convertible» indique que Bombardier, moyennant certaines conditions, peut échanger des actions ordinaires de catégorie B contre les actions BBD.PR.C.

Les variations du taux d’escompte auront un effet différent sur les actions privilégiées, suivant que celles-ci aient un dividende variable ou à taux fixe.

Les augmentations du taux de la Banque du Canada tendent à affecter négativement les actions à dividende fixe (ou perpétuel). À l’opposé, les actions à taux variable réagiront mieux, parce que leur dividende est habituellement lié à des indices de référence, tel que le taux préférentiel.

D’autres facteurs peuvent aussi influencer les actions privilégiées. Le rendement d’un dividende sera plus élevé, par exemple, lorsque la santé financière de la compagnie sera fragile. Au reste, il en existe près d’une cinquantaine qui offrent un dividende supérieur à 6.50%.

La plupart des compagnies émettrices sont connues du grand public. Parmi celles-ci, on retrouve Brookfield Asset Management, Emera, Enbridge, Fortis, Great-West Lifeco, Loblaw et Sun Life Financial. Les principales banques canadiennes, la RBC, la TD, la CIBC, etc., sont aussi du nombre.

Stratégie de placement

L’Acadie Nouvelle s’est entretenue avec Daniel Bergeron, le vice-président adjoint, Gestion du patrimoine, chez UNI Coopération financière, pour en savoir davantage sur les actions privilégiées et la place qu’elles peuvent occuper dans un portefeuille.

«Avant de vendre un produit, a répondu M. Bergeron, j’ai un devoir de fiduciaire: bien connaître mon client afin de comprendre sa tolérance au risque.»

«Je dois voir s’il a des objectifs à court ou à long terme, parce que les recommandations seront différentes. Après ça, il faut considérer la diversification, car il ne faut pas mettre tous les œufs dans le même panier.»

M. Bergeron a cité en exemple un portefeuille «équilibré» qui réunit une diversité d’instruments financiers.

«Dans un profil équilibré, on essaye de toucher un peu de tout. Ce peut être un produit qui va toucher tous les volets, ou l’on peut avoir besoin de différents produits. C’est alors que les actions privilégiées pourraient être l’une des options.»

Pour notre expert financier, prudence et diversification vont de pair.

«La diversification est la chose la plus importante. Je ne recommanderai jamais d’acheter une action privilégiée d’une seule compagnie, mais plutôt de s’étendre sur différentes industries. C’est probablement la meilleure approche. Et les actions privilégiées dans un portefeuille, c’est complémentaire.»

Bien que ces dernières offrent un rendement supérieur et de possibles gains de capital, M. Bergeron voit d’autres avenues.

«Si je considère le long terme, peut-être que les actions ordinaires, sinon un fonds de placement pourrait être la solution idéale.»

Il a aussi rappelé que le type de compte dans lequel sont détenues les actions et autres valeurs mobilières importe, car les investissements d’un compte enregistré subissent un traitement fiscal particulier.

M. Bergeron conseille d’ailleurs de s’informer de cette implication sur les placements auprès d’un fiscaliste.

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* Les actions mentionnées dans notre texte n’y figurent qu’à titre d’exemples ou pour appuyer certaines explications. Nul ne devrait les considérer comme des recommandations d’achat.

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