La religion catholique et ses mystères constituent un terreau fertile d’idées pour les scénaristes hollywoodiens. Exorcismes, possession, apparitions mariales, stigmates, saintes reliques, antéchrist et conception immaculée sont des thèmes récurrents des suspenses paranormaux. C’est notamment le cas dans Immaculée, qui met en vedette la prolifique Sydney Sweeney.

Sorti en salles il y a seulement un mois, où il a généré des recettes de 21 millions $ pour un budget de 9 millions $, Immaculée est déjà disponible à la location – au coût de 14,99$ sur Apple TV et Prime Video, notamment.

L’oeuvre de Michael Mohan (The Voyeurs et la série Everything Sucks!) raconte l’histoire d’une jeune religieuse américaine, Cecilia, (Sweeney). Recrutée par un jeune prêtre, elle se rend dans un couvent italien pour y prononcer ses voeux et prendre soin des religieuses qui y sont en fin de vie.

Quelques semaines après son arrivée au couvent, Cecilia réalise qu’elle est enceinte. Or, elle est vierge. La congrégation y voit un miracle et traite donc la jeune nonne comme une sainte. Cecilia réalisera toutefois que ses adorateurs sont loin d’être des anges…

Les parallèles entre Immaculée et La malédiction: le commencement sont assez troublants. Les deux films ont tout d’abord été lancés à deux semaines d’intervalle. Et dans chaque cas, une jeune et belle religieuse américaine tombe enceinte dans un lugubre couvent italien… Les deux oeuvres sont aussi une métaphore très aiguisée sur la façon dont l’Église catholique traite les femmes.

Si Immaculée ne m’a pas déplu, j’ai préféré La malédiction: le commencement, notamment en raison de sa cinématographie beaucoup plus raffinée et recherchée. C’est aussi un film plus adulte qui cherche à choquer alors que le second semble davantage s’adresser aux adolescents à la recherche de frissons bon marché.

J’ouvre toutefois une petite parenthèse pour dire que la séquence finale d’Immaculée, traumatisante, n’a rien de bon marché et que son impact psychologique n’aurait pas détonné dans La malédiction: le commencement.

Si Immaculée se démarque de La malédiction, c’est que son personnage principal ne porte pas l’antéchrist en son sein, mais bien le fruit de Jésus Christ, en quelque sorte.

Je vous divulgâche ici une des surprises du film de Mohan, mais j’estime qu’il est légitime de le faire. Je m’explique. Dans le scénario écrit par Andrew Lobel, un biologiste est parvenu à extraire un fragment d’os d’un des trois Clous de la Sainte Croix, à en tirer l’ADN du Christ et implanter ce matériel génétique dans l’utérus d’une vierge. Bon… Il faut avoir une poignée dans le dos gigantesque pour croire qu’une telle prémisse est scientifiquement plausible.

En fait, le récit d’Immaculée ressemble à un croisement entre les écrits des romanciers J.R. Dos Santos, Didier van Cauwelaert et Glenn Cooper, mais sans la rigueur scientifique et la recherche. Mais avec tout le burlesque associé à Hollywood. Il y a là un gros malaise.

Pour le reste, outre sa saisissante dernière scène, le film n’a pas grand-chose de bien spécial à offrir. Sweeney (Madame Web, The Voyeurs, Anoyone But You ainsi que les séries Euphoria, The White Lotus et Everything Sucks!) joue dans ses limites et est loin de crever l’écran. Les images sont convenues et les adeptes de films du genre verront venir les frayeurs longtemps à l’avance.

Les admirateurs de Sweeney aimeront, tout comme les fanatiques d’horreur. Autrement, rien dans Immaculée ne justifie un coût de location de 15$.

(Deux étoiles et demie sur cinq)

 

Saving Sakic

Lancé juste à temps pour le début des séries de la Ligue nationale de hockey (LNH), le documentaire Saving Sakic (Prime Video) ne mérite pas une seule seconde de votre attention.

À l’été 1997, les Rangers de New York ont fait une offre hostile au capitaine de l’Avalanche du Colorado, Joe Sakic. Les Blue Shirts, qui souhaitaient pallier au départ de Mark Messier vers Vancouver, ont offert 22 millions $ pour trois ans à l’ancien des Nordiques de Québec, dont un boni de 15 millions $ à la signature.

Propriétaire de l’Avalanche et des Nuggets de Denver, de la NBA, l’entreprise Ascent Entertainment avait une semaine pour égaler l’offre et ainsi conserver les services de Sakic. Sinon, le joueur étoile poursuivrait sa carrière dans le Big Apple. Or, Ascent était loin de rouler sur l’or et n’avait tout simplement pas la liquidité pour avancer, en une semaine, l’argent nécessaire.

Si Sakic a pu poursuivre sa carrière au Colorado (et y gagner une autre coupe Stanley), c’est grâce à… Air Force One, un film à grand déploiement mettant en vedette Harrison Ford.

Ce documentaire du cinéaste Jay Nelson (qui a aussi signé le récent film sur la carrière d’Alexandre Daigle) tente de nous faire croire que c’est Harrison Ford qui a permis à Sakic de rester avec l’Avalanche. La réalité, c’est que Ford n’a absolument rien eu à voir dans l’histoire. L’impact du comédien est purement accidentel.

Pour le reste, Saving Sakic est assez mal foutu. Il prend de grands détours inutiles et pas toujours clairs pour nous amener du point A au point B, en ouvrant parenthèse sur parenthèse. Même si je suis un grand amateur de hockey, de cinéma et de Sakic, je me suis royalement ennuyé.

(Une étoile et demie sur cinq)

 

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