Camille Thériault, le président et chef de la direction d’UNI Coopération financière, quittera ses fonctions dans un proche avenir.

L’Acadie Nouvelle a appris de plusieurs sources que l’institution acadienne a entamé le processus de recherche d’un successeur à M. Thériault, à la demande de celui-ci.

Entretemps, selon ce qu’a appris l’Acadie Nouvelle, il a commencé à en informer les employés d’UNI par petits groupes, dans les régions où l’entreprise est présente.

L’Acadie Nouvelle a tenté sans succès de rejoindre le principal intéressé. Mercredi, une porte-parole d’UNI a indiqué par téléphone que M. Thériault n’accorderait aucune entrevue avant la conférence de presse prévue la veille de l’assemblée annuelle, qui aura lieu le 25 mai.

Le 15 août 2023, Camille Thériault fut appelé à remplacer Robert Moreau, qui venait d’être remercié par le conseil d’administration, alors que des changements technologiques majeurs plongeaient UNI dans une crise sans précédent.  Il comptait alors rester en poste le temps requis «pour compléter la transition».

Le conseil d’administration espérait sans doute, en embauchant M. Thériault, que son expérience puisse faciliter le relèvement d’une institution qui compte 1000 employés, près d’une soixantaine de points de vente et des actifs de 5 milliards $.

M. Thériault avait auparavant occupé le même poste de 2004 à 2016. Les changements qui menèrent à la création d’une caisse unique, et qui la firent ensuite passer sous la loi des banques, avaient d’ailleurs été entrepris sous sa gouverne.

Des pertes de 3,7 millions $ 

La transition technologique amorcée l’an dernier par UNI Coopération financière s’est négativement répercutée sur sa situation générale, puisque dans son récent rapport annuel elle a déclaré des pertes de 3,7 millions $.

Les coûts imputables à la transition se sont élevés à 18 millions $. S’ajoutant à des revenus en baisse et des prévisions pour perte sur les prêts, les changements apportés par UNI ont plombé ses résultats.

L’an dernier, UNI avait affiché des profits de 30 millions $. On pourrait presque penser que c’était à une autre époque.

Il faut dire cependant que l’état général de l’économie, depuis deux ans, n’a guère été favorable. Les taux d’intérêt élevés et l’inflation qui reste obstinément élevée ont érodé le pouvoir d’achat et fragilisé le portefeuille des particuliers et des entreprises.

Alors qu’elle devait naviguer en eaux troubles, la plus importante institution financière acadienne était également contrainte de modifier sa plateforme informatique, une transition importante qui ne s’est pas déroulée sans heurts.

Dès le 6 juillet 2023, premier jour de la transition, des ratées ont congestionné les points de service et contraint la clientèle d’UNI à d’interminables heures d’attente. Le problème a perduré et pesé sur les membres comme sur les employés des caisses.

Conséquence directe ou non de ces difficultés, le 15 août 2023, le PDG Robert Moreau était remercié par le conseil d’administration. C’est l’un de ses prédécesseurs, Camille Thériault, qui fut appelé à le remplacer au pied levé.

Le mois suivant, le nouveau dirigeant reconnaissait, durant une conférence de presse, que 2600 membres avaient quitté UNI, mais que celle-ci, forte de ses 170 000 membres, restait financièrement solide.

L’année 2023 ne s’est pas achevée sans que l’ancien dirigeant, Robert Moreau, dépose un avis de poursuite contre UNI pour congédiement injustifié et atteinte à sa réputation.

Une assemblée peu ordinaire 

La prochaine assemblée générale annuelle d’UNI se tiendra le 25 mai.

À ce moment-là, les membres voudront certainement savoir, entre autres, pourquoi la nouvelle interface graphique, qui doit remplacer une première version peu efficace, apparue après «Accès D», tarde à venir, alors qu’elle devait être installée au début de 2024.

En attendant les justifications publiques, le PDG et le président du CA, Pierre-Marcel Desjardins, ont fourni un début d’explication dans le plus récent rapport annuel.

Tous deux ont reconnu que UNI n’était pas adéquatement préparée pour mener les changements technologiques qui furent apportés en juillet 2023.

Dans son message annuel, M. Thériault a écrit: «[…] nous avions sous-estimé l’ampleur de la tâche». Pierre-Marcel Desjardins a pour sa part admis que la transition, en cette «année mouvementée», avait produit une période «de turbulences».

Par contre, tous deux ont affirmé qu’il s’agissait là d’un exercice nécessaire.

Le président du CA a expliqué que le «fournisseur Desjardins n’était plus en mesure de continuer à nous offrir des services personnalisés». En revanche, l’institution financière acadienne en profitera, selon lui, puisque «les investissements massifs de cette année positionnent mieux UNI pour demain.»

M. Thériault a tenu un propos similaire quand il a indiqué que «cette transition nous postionne pour l’avenir et permet déjà de développer des expertises de pointe au sein des équipes».

logo-an

private

Vous utilisez un navigateur configuré en mode privé ou en mode incognito.

Pour continuer à lire des articles dans ce mode, connectez-vous à votre compte Acadie Nouvelle.

Vous n’êtes pas membre de l’Acadie Nouvelle?
Devenez membre maintenant

Retour à la page d’accueil de l’Acadie Nouvelle