Un plan de redressement mis en branle afin d’assurer la survie de la radio Route 17  

La radio communautaire Route 17 vient d’annoncer les grandes d’un plan de restructuration qui, espère-t-on, lui permettra de renouer avec la rentabilité.

Ce plan a été échafaudé par l’Association des radios communautaires acadiennes du Nouveau-Brunswick (ARCANB) après que Route 17 l’eut appelé en renfort le mois dernier lors de son assemblée générale annuelle.

En début d’année, le conseil d’administration de la station du Restigouche-Ouest appuyait sur la sonnette d’alarme. Miné par un déficit toujours grandissant, des ventes publicitaires à la baisse et une masse salariale en hausse, on craignait devoir mettre la clé sous la porte. En mode survie, la station s’est donc tournée vers l’ARCANB.

Vendredi, l’association provinciale a annoncé que le conseil d’administration de CFJU-FM avait accepté son plan de restructuration, plan qui devrait permettre d’éviter la fermeture de la station.

«On a demandé leurs états financiers, effectué une analyse primaire de ce qui pouvait être fait, puis on est revenu avec nos recommandations. Leur conseil a aimé les idées proposées et a accepté de les mettre de l’avant», confirme Jason Ouellette, trésorier de l’ARCANB et directeur général de Radio Beauséjour.

Le plan de déploiement proposé se traduit notamment par l’abolition de deux postes au sein de la radio, dont celui du directeur général en poste depuis une dizaine d’années, David Huard. Ces dépenses en moins devraient permettre à la radio de stabiliser ses finances. Désormais, il ne reste plus que deux employés à la station, soit un journaliste ainsi qu’un animateur qui occupera également le rôle de vendeur publicitaire.

Le plus grand changement se fera par ailleurs au niveau administratif. La direction générale sera en effet assumée de façon intérimaire et bénévole par les directeurs généraux des radios communautaires voisines de Sommet-FM (Restigouche) et CFAI-FM (Edmundston) qui ont accepté de prêter main-forte à leur consœur.

«On a pensé que ce serait une bonne idée de les impliquer puisqu’il s’agit du même domaine. Ils gèrent les mêmes programmes de financement, ils assument les mêmes tâches. On croit que l’arrivée dans le paysage de ces deux stations devrait fournir l’encadrement et l’appui administratif nécessaire afin de redonner une santé financière à l’établissement. Je pense sincèrement qu’on a une bonne expertise autour de la table pour faire un changement significatif», souligne M. Ouellette, notant que bien que l’ARCANB n’aime pas l’idée de perdre des membres (radios), son rôle n’est pas d’opérer et de sauver des stations.

«Ce que l’on peut faire, c’est amener les outils nécessaires pour les permettre de s’épanouir et d’avoir le succès qu’ils méritent. C’est ce que l’on va essayer avec CFJU-FM», mentionne-t-il, ajoutant que l’ARCANB et ses partenaires (Sommet-FM et CFAI-FM) se donnent environ un an pour stabiliser la situation.

Au niveau du contenu, on assure que la radio des Hauts-Plateaux conservera son identité, et ce, même avec l’arrivée dans le paysage des deux stations voisines. On ne cache toutefois pas qu’il pourrait y avoir du partage de contenu et de la collaboration pour de la création.

Selon le trésorier de l’ARCANB, la situation financière à Route 17, bien que précaire, demeure beaucoup moins problématique que celle de la radio CFAI-FM qui, elle aussi, a connu récemment des ennuis financiers et s’est lancée dans une restructuration. Ce dernier a donc bon espoir de voir la station se relever rapidement, surtout si la communauté répond présente. Celui-ci a d’ailleurs lancé un appel aux citoyens de Kedgwick et Saint-Quentin.

«Les radios appartiennent aux communautés. Si la communauté ne prend pas sa radio en main, si elle arrête de l’écouter ou d’y acheter de la publicité, elle ne pourra pas survivre.»