La pêche d’appât au maquereau reprendra ce printemps dans le Canada atlantique, a annoncé jeudi la ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne, Diane Lebouthillier.

La ministre a fait savoir que la reconstitution des stocks de maquereaux «allait dans la bonne direction». Elle a ensuite confirmé l’ouverture d’une pêche d’appât à usage personnel de 470 tonnes de maquereaux dans le Canada Atlantique et au Québec, dès ce printemps.

«Cette décision s’accompagnera du maintien de la fermeture des pêches commerciales de maquereaux au Canada atlantique et au Québec pour la saison 2024», a-t-elle précisé.

Le quota pour cette pêche d’appât sera réparti en deux parts égales, une pour la fin du printemps et début d’été, l’autre plus tard dans l’année, ce qui permettra aux pêcheurs de différentes régions de pêcher le maquereau au cours de sa migration dans les eaux du Canada atlantique et au Québec.

Les poissons capturés en vertu d’un permis de pêche à l’appât sont destinés à un usage personnel, et ne peuvent être vendus, échangés ou troqués. Cette pêche aidera les titulaires de permis à s’approvisionner en appâts pour leurs autres pêches.

«Avec l’annonce d’aujourd’hui, on vise vraiment à trouver un juste équilibre entre la protection de la ressource, équiper nos pêcheurs avec les appâts dont ils ont besoin, et ce, tout en obtenant les données récentes sur le terrain qui ne pourront que mieux éclairer les prochaines décisions sur cette pêche vitale pour nos communautés côtières», a déclaré Diane Lebouthillier.

Le ministère des Pêches et Océans (MPO) avait procédé à la fermeture des pêches commerciales et à l’appât du maquereau de l’Atlantique en mars 2022.

Le MPO en consultation avec des intervenants et des partenaires autochtones travaillent à l’élaboration d’un plan de reconstitution du maquereau. Ce plan sera disponible sur le site web du MPO dans les prochaines semaines.

«Je sais que le MPO reste fermement convaincu que le stock de maquereau de l’Atlantique peut se reconstituer. C’est pourquoi je suis plus déterminée que jamais à soutenir la réouverture éventuelle de la pêche commerciale du maquereau de l’Atlantique», a-t-elle ajouté.

La ministre n’a toutefois pas avancé d’échéancier concernant le retour à la pêche commerciale. «On va voir cet été comment ça va se passer avec les prises. On va continuer à prendre des données.»

«Dans le secteur des pêches, on a besoin d’avoir des appâts, a fait part la ministre. On sait également que l’achat de maquereau à des fins d’appât est devenu très coûteux, et notre gouvernement est constamment à la recherche de solutions afin de rendre la vie plus abordable pour les pêcheurs.»

«Nous comprenons que la fermeture de la pêche commerciale n’a pas été facile pour les pêcheurs qui dépendent de ce stock», a-t-elle avancé.

Les pêcheurs commerciaux devront attendre 

Le directeur général de l’Union des pêcheurs des Maritimes (UPM), Martin Mallet, croit pour sa part qu’il y a une «très haute déception» des pêcheurs commerciaux qui dépendent de ce type de pêche et n’ont pas accès à celle du homard. L’UPM en compte une vingtaine.

«Nous à l’UPM, avec la collaboration d’autres associations de pêche du sud du Golfe, on avait demandé pour 500 tonnes d’allocations pour le maquereau pour la pêche à l’appât puis un autre 2000 tonnes pour la pêche commerciale», indique-t-il.

«On a réussi je pense à se faire entendre par la ministre par rapport au besoin d’avoir des pêcheurs actifs sur l’eau pour pêcher le maquereau. Ça va nous aider à mieux mesurer l’état du stock du maquereau pour, j’espère, une éventuelle réouverture de la pêche commerciale dès 2025.»

Selon lui, les 470 tonnes de maquereaux alloués par la ministre Lebouthillier représentent très peu comparativement à ce qui était permis avant le moratoire de 2022.

«J’ai les chiffres devant moi, en 2018 on avait droit à 10 000 tonnes. En 2019, on a eu une diminution à 8000 tonnes, en 2020 également et en 2021, qui a été la dernière année d’une pêche au maquereau, commerciale et pour appât, on était à 4000 tonnes métriques pour la pêche commerciale.»

«470 tonnes, ce n’est pas beaucoup quand tu regardes l’ensemble du portrait, mais au moins c’est un début», commente-t-il.

Le représentant de l’UPM n’a pas toutes les réponses en ce qui a trait aux procédures de cette pêche à l’appât. «Quelles seront les nouvelles mesures pour justement mesurer ce qui sort de l’eau. Est-ce qu’on va pouvoir pêcher avec des filets ou seulement avec des lignes à main?»

Il souhaite obtenir des réponses à ses questions lors d’une réunion du comité consultatif du maquereau de l’Atlantique à venir la semaine prochaine.

Rapport sur les prédateurs naturels 

Une étude publiée par le MPO et le Secrétariat canadien de consultation scientifique révèle que les prédateurs naturels des maquereaux, dont le fou de Bassan, le thon rouge et le phoque, auraient avalé entre 21 000 et 29 000 tonnes de maquereaux par année entre 2012  et 2021. Ce chiffre demeure considérable lorsque comparé aux débarquements des pêcheurs commerciaux de maquereaux.

«Un des problèmes qu’on a avec la plupart de nos espèces de poissons, c’est l’abondance de prédation dans l’écosystème, puis on l’entend depuis longtemps», fait remarquer le directeur général de l’UPM.

«Il y a un débalancement en place depuis plusieurs années du côté du phoque gris surtout. Tant et aussi longtemps qu’on ne va pas réussir à contrôler la population du phoque gris, non seulement le maquereau va avoir des problèmes, mais le hareng, la morue et autres espèces côtières. C’est un autre dossier sur lequel on travaille», affirme Martin Mallet.

logo-an

private

Vous utilisez un navigateur configuré en mode privé ou en mode incognito.

Pour continuer à lire des articles dans ce mode, connectez-vous à votre compte Acadie Nouvelle.

Vous n’êtes pas membre de l’Acadie Nouvelle?
Devenez membre maintenant

Retour à la page d’accueil de l’Acadie Nouvelle