Éoliennes dans le Haut-Madawaska: pas impossible, mais pas pour demain

Énergie NB a confirmé qu’elle n’a attribué qu’un seul contrat un an après avoir lancé une déclaration d’intérêt pour inviter les Néo-Brunswickois intéressés à soumettre des propositions en matière d’énergie renouvelable.

Cela signifie que le projet de construction d’éoliennes dans le Haut-Madawaska, qui est réclamé depuis plusieurs années, est une fois de plus sur la glace.

La Coopérative d’énergie renouvelable du Nord-Ouest (CERNO) s’est associé, l’an dernier, au groupe Valeco Énergie Québec et à NationLink, entité enregistrée au répertoire des entreprises autochtones du Canada, afin de soumettre de nouveau une proposition à Énergie NB, après avoir essuyé un refus pour un projet similaire en 2017.

Celui-ci a été soumis, le 28 avril 2023, à Énergie NB, faisant ainsi suite à la déclaration d’intérêt lancée par la Société de la Couronne en février 2023. Les propositions acceptées doivent produire de l’énergie éolienne, solaire ou marémotrice.

La nouvelle proposition de la CERNO, de Valeco et de NationLink comprend l’installation de six éoliennes ayant une capacité de production d’énergie de 33,36 mégawatts.

Même si le projet n’a pas essuyé de refus officiel de la part d’Énergie NB, l’un des responsables de la demande, Paul-Émile Soucy, estime que le processus est au neutre.

«On est toujours en négociations avec Énergie NB. De ce que l’on a su la semaine dernière, on pourrait en avoir pour encore un an ou peut-être plus avant d’avoir une réponse définitive.»

Selon M. Soucy, le budget du gouvernement fédéral pourrait permettre d’ouvrir certaines portes s’il inclut des sources de financement pour des projets de la sorte.

«Il y a plusieurs choses à prendre en compte, mais on continue à travailler pour développer le projet (…) On n’a pas jeté la serviette.»

Paul-Émile Soucy est conscient qu’il s’agit d’un travail de longue haleine. Même s’il parvenait à décrocher un contrat, il y aurait encore des défis, dont l’approvisionnement en matériaux et pièces nécessaires pour ériger ces éoliennes dans l’ancien district de services locaux de Clair.

De plus, le coût du projet pourrait fort bien changer, lui qui a été estimé à environ 110 millions $ il y a environ deux ans.

La coopérative s’intéresse à l’énergie éolienne depuis une quinzaine d’années. Pour Paul-Émile Soucy, il est important que l’organisme tente par tous les moyens de développer un projet de la sorte au Nord-Ouest.

En plus du projet de parc éolien proposé en 2017, la CERNO s’était intéressée au projet éolien d’Anse-Bleue en 2019.

«C’est dans notre mission de travailler sur l’énergie renouvelable. On a déjà vérifié des projets de chauffage à la biomasse et on évalue même un projet lié à l’énergie solaire. Si ça peut avoir des retombées économiques dans la région, on est partant.»

Pour sa part, une porte-parole d’Énergie NB a indiqué que le projet énergétique Neweg, situé dans le comté de Kings, à environ 20 kilomètres au sud-est de la ville de Sussex, est le seul qui a obtenu un contrat jusqu’à maintenant.

Il s’agit d’un projet de six éoliennes d’une capacité collective d’environ 25 mégawatts, ce qui équivaut à une production d’électricité suffisante pour alimenter environ 8000 foyers du Nouveau-Brunswick.

Il est issu d’un partenariat entre le producteur indépendant d’électricité Natural Forces et le Mi’gmaq United Investment Network, créé par les Premières Nations Mi’gmaq du Nouveau-Brunswick en tant qu’entité de partage des bénéfices pour explorer les opportunités économiques, les investissements et les partenariats susceptibles de produire des résultats pour les communautés Mi’gmaq du Nouveau-Brunswick.

Énergie NB a aussi confirmé qu’elle avait également terminé ses évaluations des futurs projets d’énergie renouvelable. La Société de la Couronne continue à travailler avec les promoteurs des projets et les parties prenantes, comme le gouvernement fédéral.

«Nous voulons nous assurer que ces projets avancent et que nous pouvons fournir une énergie propre rentable aux Néo-Brunswickois», a ajouté D’Arcy Walsh, spécialiste des communications chez Énergie NB.