Si les utilisateurs réguliers du transport collectif de la Péninsule acadienne doivent attendent jour après jour l’autobus qui fait la navette Shippagan-Caraquet, la Commission de services régionaux (CSRPA), elle, doit attendre les autobus qui ajouteront des routes à son réseau.

Cédric Landry, le directeur du Développement communautaire de la CSRPA, veille à l’essor de ce projet, et il aimerait bien que les transports péninsulaires (qui ne desservent actuellement que Shippagan et Caraquet) puissent bientôt connaître une expansion.

Toutefois, il a indiqué à l’Acadie Nouvelle, mercredi, que les autobus requis n’arriveront pas avant des mois.

En septembre 2023, la CSRPA commandait quatre autobus de 26 passagers, un autobus de 16 passagers et un autobus de 22 passagers pour les personnes à mobilité réduite. Tous fonctionneront au propane.

C’est l’entreprise québécoise Girardin Blue Bird, de Drummondville, qui les fournira. Toutefois, à ce moment-là, la compagnie a signifié à la CSRPA qu’il allait falloir compter 18 mois avant la livraison.

Depuis, Girardin a écourté ses prévisions, a rapporté Cédric Landry, qui a maintenant «grand espoir» de voir un premier autobus livré l’automne prochain. La région de Tracadie sera alors ajoutée au réseau existant.

Pour que les autres coins de la Péninsule acadienne soient desservis, il faudra attendre la livraison des autres véhicules, a précisé M. Landry.

«Notre but, c’est toujours de réaliser le projet initial, c’est-à-dire connecter l’ensemble de la Péninsule acadienne avec un trajet fixe qui se rendra jusqu’à Neguac et Lamèque, pour le trajet régulier, avec une phase où l’on aura du transport sur demande pour amener les gens sur ces trajets-là.»

Une «connexion» avec les régions Chaleur et Miramichi sera aussi établie, a-t-il ajouté.

«Quand on aura la flotte complète, ou plus de véhicules, littéralement, on pourra offrir des dates plus concrètes ou des périodes où on est susceptibles d’ajouter le trajet de Tracadie et quand sera établie la connexion avec les régions Chaleur et Miramichi.»

«Changement de culture» 

Lorsque l’Acadie Nouvelle s’est interrogée sur l’achalandage (l’autobus semble toujours vide), M. Landry a émis certaines réserves.

«Toujours vide? C’est un grand mot et c’est très noir et blanc. Je vous dirais qu’il n’est pas toujours vide. Les données sont là; le taux d’achalandage est quand même stable. […] L’autobus peut donner l’impression qu’il est vide, par moment, le jour. Oui, il y a des périodes creuses, comme tout service de transport en commun.»

Il a en outre fait cas du nombre total «d’embarquements» observés après un an et sur un seul trajet. En novembre 2023, à la date anniversaire du circuit Shippagan-Caraquet, la CSRPA a compté 3000 personnes. De mois en mois, la moyenne se situe entre 250 et 300 personnes.

Le journal a demandé si des changements allaient être faits pour tenir compte des besoins particuliers de la clientèle, notamment l’ajout de nouveaux arrêts ou la diminution du nombre d’allers-retours quotidien.

Le terminus de Caraquet a été cité en exemple. Le Salon de quilles Au 300 est le dernier arrêt, mais l’auteur de ces lignes a demandé s’il ne serait pas possible d’aller jusqu’au sanctuaire de Sainte-Anne-du-Bocage.

«En été, ce serait pertinent d’avoir un arrêt dans ce coin-là, a répondu M. Landry. Il y a un afflux à ce niveau-là pendant une certaine période de l’année.»

Le directeur du Développement communautaire de la CSRPA n’exclut pas non plus certains changements destinés à mieux servir les touristes pendant la belle saison, entre autres lorsqu’il y a des festivals.

Mais les transports en commun ont d’abord été conçus pour la population locale. Et un «changement de culture» va s’imposer, pense M. Landry.

«Les gens sont mûrs pour un service comme celui-là dans notre région. Il nous suffit d’avoir les outils pour le faire évoluer. Lorsqu’on aura la flotte (d’autobus), ça va changer totalement la dynamique.»

Pour accroître les embarquements, la CSRPA a maintenu la gratuité du service au-delà de la période d’essai (projet pilote).

Elle a aussi levé l’obligation, pour les utilisateurs, de réserver leur place, mais M. Landry a rappelé que les réservations permettront toujours d’éviter les mauvaises surprises, parce que les places sont alors garanties.

logo-an

private

Vous utilisez un navigateur configuré en mode privé ou en mode incognito.

Pour continuer à lire des articles dans ce mode, connectez-vous à votre compte Acadie Nouvelle.

Vous n’êtes pas membre de l’Acadie Nouvelle?
Devenez membre maintenant

Retour à la page d’accueil de l’Acadie Nouvelle